Qu’est ce que les croyances limitantes et pourquoi s’y intéresser?

La question contient en elle la réponse : justement parce qu’on ne les décèlent quasiment jamais consciemment et pourtant elles dirigent bien souvent notre vie.

 

A partir de nos expériences de vie difficiles voire traumatiques, souvent vécues dans l’enfance, nous faisons des interprétations qui deviennent des certitudes et s’impriment en nous. Il est difficile de les déceler  car elles se logent dans notre inconscient, on ne peut donc y “résister” par notre volonté consciente.

A partir de là, elles vont biaiser notre perception des expériences suivante (nous  allons bien souvent ne retenir que ce qui confirme la croyance). Elles vont influencer nos vies dans le sens où on va provoquer inconsciemment des situations qui vont confirmer la croyance (comme par exemple des schémas de rejet).

Il n’y a pas à culpabiliser mais prendre conscience de l’existence de ces programmes limitants est un premier pas de responsabilisation personnelle.

Dans l’accompagnement que je propose nous travaillons à déceler ces programmes, à les voir, à s’accepter avec eux en premier lieu! et amorcer une transformation.

Nous partons de vos sensations physiques, de vos émotions, de puissants indicateurs, de vos souvenirs émergeants. Nous allons aussi déceler les ressources, bien souvent cachées derrière qui n’attendent qu’à fleurir en vous et à travers vous.

Je dirais que le premier pas est d’accueillir ces parts de nous blessées qui induisent pourtant des comportements dévastateurs en nous, comme si on parlait à un enfant en colère car plus on lutte contre elle plus elle se renforce.Oh bien sûr au départ on peut peut-être sentir de la colère envers elle, voire même la détester, vouloir l’éradiquer et c’est important de ne pas se juger pour cela, c’est là où vous en êtes à ce moment là et c’est OK!!…peut-être à force d’aller la rencontrer commencerais-je à lui ouvrir mon coeur…et peut-être découvrirai-je un jour un petit enfant blessé qui sans le savoir n’attendait que notre amour.

Après tout ne vous êtes vous jamais dit face à quelqu’un de violent? : “qu’est ce qu’il doit souffrir pour avoir des comportements aussi agressifs”.

Rassurez vous nous avons aussi d’autres parts de nous très épanouissantes, des programmes évolutifs, et nous pouvons réécrire les programmes limitants une fois qu’ils sont apparus à notre conscience, un pas après l’autre. Je ne crois pas aux recettes miracles qui par la pensée positive font tout changer en un claquement de doigt. je trouve même cela dangereux car une fois énoncée l’affirmation positive : “je mérite l’amour, je m’ouvre à l’amour, je suis amour”, quelle pression quand on voit qu’on trébuche à nouveau, qu’on se ferme. Cela nous met aussi dans une lutte intérieure : “j’éradique le” mauvais” en moi et je ne suis que bonté lumineuse”. Cette vision duelle accentue encore la notion de séparation au fond!Comme j’ai pu me culpabiliser dans ce genre de processus…. Je préfère voir des parts de nous joyeuses et des parts de nous blessées qui ont toutes besoin d’être vues et aimées.

Un chemin de compassion et d’autonomie, un jour à la fois, où il n’y a pas d’Eldorado sans retour à atteindre mais une humanité à se révéler où il n’est plus question d’arriver quelque part..

Sortons de cette pression, même celle de l’estime de soi. J’aime beaucoup la façon dont en parle Isabelle Padovani : sortir de la valeur de l’estime de soi et entrer autant qu’on peut dans l’amour de soi à temps plein entre célébration de ce qui me met en joie et profonde compassion face à ce qui me fait de la tristesse ou de la colère dans mes comportements.

Plus je m’accueillerai dans la compassion et la célébration plus je pourrai les étendre naturellement aux autres tout en sachant que parfois nous n’y arriverons pas et même que parfois aimer c’est fermer la porte et préserver le vivant en soi. Le mot “naturellement” me semble ici essentiel…cela ne sert à rien de se dire mentalement “je m’aime”, je dois aimer tout de moi” et “je dois accueillir l’autre avec compassion”, ça ne marche tout simplement pas. Créer peu à peu de nouveaux comportements envers soi, de nouveaux circuits neuronaux d’auto-compassion demande du temps et notre société veut des recettes rapides en 10 étapes, voire même 3 si possible! Bien que j’ai tout à fait conscience que nous sommes des êtres spirituels faisant un passage dans un corps humain et que foncièrement le temps n’existe pas, nous sommes ici incarnés et certains processus demandent une maturation rappelons nous que l’idée n’est pas de devenir parfait mais d’enfin s’aimer!

Accueillons nous dans notre imperfection qui fait l’humanité et son évolution.

“Sans imperfection il n’y a pas d’évolution” (Osho)