Quand je m’exprimer…d’où vient ma parole?
Haute sensibilité et mental suractif
Chez les personnes hautement sensibles, le cerveau tourne à 100 à l’heure et les émotions sont tout aussi foisonnantes.
On dit souvent que les hypersensibles ont un mental suractif, ce qui est souvent mon cas mais encore une fois pas toujours, sortons des étiquettes. Il m’arrive de vivre des moments de grâce où mon mental est totalement au repos, où je me sens connectée au grand océan du Tout, assise sur un banc dans un parc ou à la caisse d’un magasin.
Quand le cerveau s’emballe..Entre brouillard mental et logorée verbale
Quand mon cerveau s’emballe et que la machine commence à surchauffer…. je vois apparaître en moi 2 phénomènes presque contradictoires :
Soit le trop plein d’idée crée un brouillard mental qui me pousse au mutisme (tout est trop embrouillé pour avoir les idées claires, alors une parole claire…je ne sais plus quoi dire…),
Soit je suis prise d’une logorée verbale, empreinte d’une espèce d’emphase théâtrale qui, après qu’elle se soit exprimée, me laisse comme physiquement soulagée….mais perplexe quant à ma santé mentale 😀
« Si ta parole ne naît pas du silence, tais toi »
Dans un des podcasts matinaux d’Isabelle Padovani (Êtes-vous ventrard ou têtard? »), cette citation m’a littéralement “sauté à l’oreille” à ce propos.
Comme elle l’explique, si la parole vient uniquement libérer une pression mentale trop forte, elle est creuse car déconnectée du corps, elle ne vient pas de notre « ventre ».
Revenir au corps pour exprimer une parole “pleine” de notre présence
Dans sa vidéo, je retiens l’importance de la notion de temps et de corps : prendre le temps du retour au corps, à la respiration et donc au silence, à l’écoute organique intérieure, quand on ne cherche plus à mais qu’on se laisse habiter et qu’on laisse émerger. Apparaît alors (ou pas!), une parole « pleine » de notre présence.
Peut-être y aura-t-il moins de mots, voire pas du tout pendant un temps mais leur vibration vous emplira et peut-être vous sentirez vous plus présent à la personne en face de vous.
Quelques astuces!
2 petites astuces que je vous partage, quand je sens que le mental s’emballe et que je suis au booooord de la logorée verbale ou dans un brouillard mental total :
–Corps et respiration : Je prends d’abord le temps de fermer les yeux, prendre 3 respirations profondes (inspiration par le nez expiration par la bouche avec un Ahhhhh sonore) en me centrant sur ma nuque et mes épaules : sont-elles relâchées? Puis je respire lentement dans mon ventre en le gonflant et le dégonflant plusieurs fois pour redescendre au maximum vers le bas du corps, dans mon bassin (inspire 5 secondes par le nez, expire 5 secondes par la bouche, oui cela doit se rapprocher de la cohérence cardiaque). A ce stade là je sens souvent comme une pression dans la tête, comme le début d’une migraine, c’est en fait le crâne qui relâche! Alors je continue encore un peu….Whoua le mental était bien à bloc!
–La méditation de la cessation. Vous pouvez la pratiquer 1 minute cela peut suffire si vous n’avez pas plus. Elle est proposée par THICH NHAT HANH dans son livre « Prendre soin de l’enfant intérieur ». C’est une méditation assez radicale j’en convient, ça doit me ressembler ;-). Cette méditation propose de cesser tous concepts, sortir de la dualité et revenir à l’Unicité de toute chose, là où il n’y a plus rien que le tout. Je formule intérieurement : « j’inspire la cessation, j’expire la cessation ». Ce RIEN essentiel auquel cette méditation me ramène me fait un bien fou, m’extirpant du monde des formes sans cesse changeantes et multiples pour me ramener au UN, comme la vague qui se souvient qu’elle est au fond uniquement eau.
Je pose donc l’intention aux premiers jours de ce Blog de prendre le temps, en silence, de m’enraciner dans mon corps et laisser remonter les mots depuis mon ventre….invitation silencieuse au raffinement de l’énergie pour formuler un message « plein », rempli de Présence.
Bien sûr il s’agit pour moi de tendre vers sinon cela me bloquerait et j’irais m’enfermer dans une grotte silencieuse pendant une bonne quarantaine d’années… alors que j’ai à coeur d’honorer l’élan de contribution qui me traverse.
A ce sujet, voir aussi mon article : Êtes-vous hypersensible?
Sophie N.